Mise à jour de l’algorithme Google Mobile : un impact au final très limité

Lionel CherpinDirecteur Empirik, agence spécialisée en SEO, SEA et data

Le 21 avril, Google déployait une mise à jour prétendue majeure de son algorithme sur mobile. L’apocalypse annoncée par le géant américain n’a finalement pas eu lieu. Explications.

Mise à jour de l’algorithme Google Mobile : un impact au final très limité

© Shutterstock

Tout commence par une annonce de Google

« Starting April 21, we will be expanding our use of mobile-friendliness as a ranking signal. his change will affect mobile searches in all languages worldwide and will have a significant impact in our search results. »

Voici l’annonce officielle faite par Google sur son blog. A partir du 21 avril, les sites ayant le label « Site Mobile » seront désormais privilégiés dans les pages de résultats de la version mobile Google au détriment des sites non optimisés (sans aucune incidence toutefois sur le positionnement sur ordinateur classique).

 

Le résultat un mois après

Un mois après le déploiement de cette mise à jour, l’impact s’avère au final plutôt limité. De nombreuses études françaises mais aussi internationales viennent confirmer ces premières conclusions.

Yooda, une société française spécialisée dans les logiciels de référencement a analysé la visibilité sur mobile de sites emblématiques du web français avant et après le 21 avril.

L’étude publiée le 28 avril révèle que :

  • Les sites non-compatibles avec les terminaux mobiles ont une visibilité sur Google mobile inférieure de 5,3%, à ce qu’ils obtiennent sur une recherche sur PC ;
  • Certains sites comme le Bon Coin ont subi un net déclassement dans les pages de résultats mobiles. Ce résultat n’est pas surprenant car le site de petites annonces ne dispose pas d’une version mobile ou responsive mais d’une application qui ne peut pas être techniquement indexée par Google.

Pourquoi ce pétard mouillé ?

Tout simplement parce que les entreprises n’ont pas attendu le 21 avril 2015 pour se poser la question du développement d’un site responsive ou d’une version mobile. Selon une étude menée par Criteo, le mobile représente désormais près de 34 % des transactions e-commerce au niveau mondial. Plus de 50 %  des requêtes effectuées sur Google le seraient désormais depuis un mobile.

Dans des secteurs digitaux très matures comme l’hôtellerie, le voyage, les medias ou le e-commerce, il est fort à parier que la mise à jour du 21 avril n’a pas provoqué de bouleversements majeurs.

De plus, cette annonce vient entériner une évolution de l’algorithme initiée bien avant cette date. Le label « Site Mobile » avait fait son apparition dans les pages de résultats Google en décembre 2014.

La firme américaine a de toutes façons toujours placé la pertinence des résultats  et l’expérience utilisateur au centre de ses préoccupations. Et quiconque ne s’est pas déjà arraché les cheveux à tenter de naviguer sur un site non optimisé depuis son smartphone préféré !

Quelle stratégie mobile à privilégier désormais ?

Deux options sont possibles :

  • Le site responsive : c’est clairement la solution préconisée par Google. Le développement d’un site unique s’adaptant aux devices évitera les cas de duplication de contenu, nuisibles au référencement naturel. Mais elle permettra surtout à Google de faire l’économie de bande passante.
  • Le site mobile : même si cette option a moins les faveurs de Google, elle peut avoir du sens si on considère que le contexte d’utilisation d’un site en situation nomade ou sédentaire est différent. La réflexion mérite d’autant plus d’être posée car le mobile joue un rôle de plus en plus important dans le parcours cross-canal du client au cœur du cycle d’achat. Pour preuve, à Noël dernier, près de 60% des clients d’Amazon.com ont utilisé leur smartphone avant de réaliser un achat. Dans ce cas, le développement d’un site mobile disposant de contenus et de fonctionnalités spécifiques et complémentaires du site desktop peut se justifier ; dans une logique multi-devices.

Pour vérifier sa compatibilité mobile, Google met à disposition un outil en ligne qui analyse les points suivants :

  • Temps de chargement
  • Lisibilité et taille du texte
  • Dimensionnement des éléments tactiles/ Facilités pour cliquer sur un lien
  • Configuration de la fenêtre d’affichage/ Absence de scroll horizontal

Le score de 75/100 semble être le seuil minimum à partir duquel Google attribue le label mobile-friendly.

Au final, si l’annonce du 21 avril a fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose, Google est resté beaucoup plus discret sur le déploiement fin avril d’une nouvelle version de son algorithme qui a eu de bien plus grandes répercussions. Confirmée par Google le 19 mai sur le site Searchengineland.com, cette mise à jour concernerait l’évaluation de la qualité de sites.

Tout ce bruit parfaitement orchestré par la firme de Mountain View ne serait-elle pas encore une manœuvre habile pour détourner l’attention ? L’avenir nous le dira…

Ecrit par Lionel Cherpin

lionel cherpin

Lionel Cherpin est pionnier du référencement et e-marketing puisqu'il a débuté sa carrière en 2002.
Lionel est intervenu depuis sur plus d'une centaine de projets de référencement naturel, liens sponsorisés ou webanalytics pour des grands comptes, collectivités ou pure-players dans des secteurs très variés (e-commerce, e-tourisme, médias, banque/assurances, formation, industrie, retail). Après plusieurs expériences en agence, Lionel a créé Empirik en 2012, agence de web-marketing et de webanalytics qui exploite la donnée au service du développement économique des ses clients. Lionel est enfin formateur CEGOS depuis 7 ans sur les stages référencement naturel/liens sponsorisés et webanalytics.

 

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